Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/483

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et plus réservé. Peut-être à cette époque ai-je quelque obligation à l’amour que je croyais avoir pour Lucy, et au goût de l’étude que j’avais pris chez son oncle. Ma mère ne faisant rien pour me rendre la maison agréable, abandonné à moi-même, ne trouvant dans mon frère ni un compagnon, ni un ami, j’aurais pu facilement chercher des distractions dangereuses. Mais la seule que je me permettais était de fréquens voyages à Longstaple, que je regardais comme ma demeure, et ceux qui l’habitaient, comme ma famille ; où j’étais toujours bien venu ; où Lucy me paraissait toujours plus tendre et plus aimable ! c’était encore la seule femme que j’eusse vue ; je ne pouvais donc faire aucune comparaison, ni m’apercevoir d’aucun de ses dé-