Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/490

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

connue. Je ne puis en juger que d’après leur caractère et les lettres qu’ils m’ont écrites, et que je vous montrerai. De tout temps Robert a affecté un grand mépris pour moi et pour ma tournure. La pensée que j’avais pu plaire à une jolie femme, a dû naturellement exciter sa vanité et lui donner l’idée de l’emporter sur moi, et de me souffler cette conquête. Quand Lucy alla demeurer chez ma sœur, je la blâmai de l’avoir accepté, et j’eus soin de m’y trouver très-peu ; Robert au contraire y était sans cesse. Il ignorait notre liaison ; mais certainement Lucy lui plaisait, parce qu’elle encensait sa vanité en le flattant avec excès. Sans doute aussi son élégance et son jargon plaisaient davantage à Lucy que ma timide simplicité. La grande découverte