Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/531

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velle par M. Willoughby lui-même, qui me la communique. Lisez, Maria. Celle-ci prit la lettre et lut bas ce qui suit :

« L’intérêt que madame Edward Ferrars m’a témoigné dans notre dernier entretien, me fait espérer qu’elle me pardonnera d’oser lui apprendre que ma fatale chaîne est rompue. Celle à qui j’avais donné mon nom en échange de sa fortune, a péri victime d’un accident que je n’ai cessé de lui prédire, en s’obstinant à conduire elle-même des chevaux trop vifs. Mais depuis long-temps mes conseils lui étaient aussi odieux que ma présence.

« Je sais que ce n’est pas encore le temps de parler du sentiment qui domine dans mon cœur ; mais celle qui me l’inspire est