Aller au contenu

Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en distinguer une, elle s’efforça de reprendre son courage accoutumé. Enfin quand elle crut y avoir réussi, elle tourna ses regards d’abord sur Lucy, qui était restée à sa place, dont la physionomie n’exprimait rien, mais dont les yeux perçans suivaient celui qui venait d’entrer. Elinor était placée de manière à ne pas le voir, et n’en était pas fâchée, lorsque son frère s’écrie : Ah ! vous voilà enfin, Robert, d’où diable venez-vous ? Nous avons dîné depuis deux heures. Elinor respire ; ce n’est pas Edward. Robert s’avance auprès de son beau-frère ; elle reconnaît d’abord le merveilleux à la boîte à cure-dents qui l’avait si fort impatientée chez le bijoutier. Sans doute il la reconnut aussi ; il la salua d’une inclination de tête d’un air affecté. Son costume avait toute l’extravagance de la