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Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/72

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me qui ne lui en avait fait que parce qu’elle n’était pas Elinor, et que la vérité ne lui était pas connue. Il fallait que Lucy fût complètement aveuglée par la vanité pour n’avoir pas senti que cette préférence arrachée à demi par ses flatteries, n’était pas du tout pour l’amante d’Edward, pas même pour Lucy Stéeles, mais pour la jeune fille qui paraissait à côté de celle, qu’on voulait mortifier. Lucy le voyait si peu sous ce jour, que dès le lendemain matin elle arriva à Berkeley-Street avec l’espoir de trouver Elinor seule, et de lui dire tout son bonheur ; elle eut celui de venir au moment où madame Jennings allait sortir.

— Chère amie, dit Lucy à Elinor, que je suis contente de pouvoir vous parler en liberté, vous dire combien je suis heureuse !