Page:Austruy - Origine de la vaccine.djvu/19

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l’un local, caractérisé par l’éruption seule ; l’autre constitutionnel, dans lequel l’éruption est précédée de symptômes fébriles, et qui seul, suivant lui, serait propre à transmettre à la vache les pustules vaccinales. Il suffit, en effet, d’avoir observé une seule fois l’affection répugnante que les vétérinaires français désignent sous le nom d’eaux-aux-jambes, affection caractérisée par l’épaississement de la peau, le développement à sa surface d’excroissances charnues et tubéreuses, d’ulcérations confluentes, avec hérissement des poils et écoulement abondant d’un liquide aqueux qui tombe à terre par gouttelettes, pour se refuser de croire à la possibilité de faire naître, en l’inoculant à la vache, des pustules vaccinales.

Il est de principe que les maladies qui se transmettent par voie de contagion ne cessent d’affecter, en passant d’un sujet à un autre, fussent-ils d’espèces différentes, des caractères identiques. Ainsi la morve et le farcin communiqués du cheval à notre espèce ; la rage en se transmettant du chien à l’homme et à tous les autres animaux ; le vaccin lui-même en passant de la vache au mouton, et de la vache à l’homme, s’offrent toujours sous le même aspect, permettant de reconnaître les unes et les autres de ces maladies, n’importe l’espèce sur laquelle on l’observe. Pourquoi en serait-il autrement de l’affection transmise du cheval à la vache ? et qui empêche de supposer que le grease de Jenner, origine du cow-pox, est une véritable éruption pustuleuse comme le cow-pox lui-même.

Si cette hypothèse est fondée, il y aurait lieu d’être étonné que cette maladie, si intéressante à étudier, n’eût