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Que sur ta falaise mouvante
Tu rejaillis avec efforts ?
Mais nul n’a peur de ta menace ;
Chacun de nous choisit la place
La plus voisine de tes flots.
Insoucieuses et tranquilles,
Tu vois jusqu’au sein de tes lies
Les nations vivre en repos.
Cesse donc, ô mer en démence,
De bondir ainsi contre nous.
N’as-tu pas tout le gouffre immense
Pour y déchaîner ton courroux ?
Épargne enfin ces vieilles rives
Que de tes lames convulsives
Le choc trop longtemps ébranla :
Ta colère est stérile et folle ;
Car tu sais bien qu’une parole
A dit : « Tu t’arrêteras là ! »
Tu le sais bien ! mais non, peut-être
As-tu perdu le souvenir
De l’heure lointaine où ton maître
Fit ces bords pour te contenir ;