Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/109

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Et tremblent comme des roseaux.
Ta vague est partout répandue ;
Tu promènes sur l’étendue
La masse immense de tes eaux.

Triomphe ! à ce moment, le globe
C’est toi seul, c’est ton flot uni.
Triomphe ! des plis de ta robe
Tu vas balayant l’infini !
Auteur du plus grand des désastres,
Tu jettes jusqu’au front des astres
Ton écume au rire insultant !
Rien, plus rien sur ton eau sans borne,
Si ce n’est un navire morne
Qui semble un sépulcre flottant.

Mais, en proclamant ta victoire,
Hâte-toi surtout d’en jouir,
Car l’heure unique de ta gloire
Sera prompte à s’évanouir.
Bientôt, abaissé de ce faîte,
Tu devras rendre ta conquête
Et redescendre de si haut.
Pour que ton onde se retire,