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IV


APPAREILLAGE



Quand le navire est prêt pour sa course lointaine,
Que tous les passagers sont arrivés à bord,
Et que la brise est bonne à qui s’en va du port :
« Levons l’ancre et partons, » dit le vieux capitaine.

Alors, les matelots au cabestan de chêne,
Avec un chant plaintif, avec un rude effort,
Tirent, tirent longtemps la longue et lourde chaîne
Qui s’attache avec l’ancre au sable qu’elle mord.

Je comprends, matelots, pourquoi ce chant est triste,
Et je comprends aussi pourquoi l’ancre résiste ;
Ah ! c’est qu’elle s’accroche à tout le cœur humain :