Page:Autran - Œuvres complètes, t1, 1875.djvu/311

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Comme le jour tombait, l’œuvre achevée à peine,
On poussa vers les eaux la glissante carène.
Chacun d’eux sur les bancs s’empressa de s’asseoir.
Le foc, rouge haillon, s’ouvrit au vent du soir ;
Ils partirent sans bruit sur la mer sombre et haute :
Et moi, je les voyais s’éloigner de la côte,
Et je songeais à toi, mortel qui, le premier,
Jetas aux flots le tronc d’un chêne ou d’un palmier,
Et sur cet appui frêle, en ta sainte démence,
Allas seul affronter l’horreur de l’onde immense !