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Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/123

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LA VIE RURALE.


Femme du laboureur, matrone au flanc robuste,
Laisse-moi t’admirer dans ton grave maintien !
Femme à la main vaillante, à l’âme droite et juste,
D’une reine en sa pourpre et dans sa grâce auguste
Le prestige à mes yeux n’efface pas le tien.

Tel est pourtant le sort qui de loin te convie,
Enfant qu’un doux mystère abrite encor ce soir !
Colombe qui seras au nid bientôt ravie,
Tels seront les travaux et les droits de ta vie ;
Et, s’il est des douleurs, que sert de les prévoir ?

Ah ! les soucis du temps, les images chagrines,
Chez toi comme chez nous entreront assez tôt.
Ne songeons maintenant qu’aux tendresses voisines :
Voici qu’aux premiers feux du jour sur les collines,
La flûte et le hautbois descendent du coteau !