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L’HÉRITIER PRÉSOMPTIF.


Celui-là, non moins saint que le prêtre du temple,
Avant que de se mettre au labeur journalier,
Disait aux serviteurs, émus de son exemple :
« À genoux, mes enfants ! commençons par prier. »

Et là, sur le terrain, chaque jour et sans faute,
Debout parmi les siens, en face du ciel bleu,
Calme et grave, il faisait sa prière à voix haute,
Et l’alouette au ciel la répétait à Dieu !

Ô toi, son petit-fils, homme qui viens de naître,
Enfant à qui les temps peut-être seront lourds,
Imite ce vieillard, imite cet ancêtre,
Et tu seras plus grand qu’un héros des grands jours !

Ton nom ne vivra pas, écrit dans une histoire.
L’histoire à d’autres noms réserve ses faveurs :
Il faut s’être enivré du sang d’une victoire,
Pour être mis au rang des dieux et des sauveurs.

Non ; mais dans les échos de l’heureuse vallée
Longtemps il revivra, mieux qu’en un livre d’or ;
Et les fils de tes fils, de veillée en veillée,
À l’enfant qui naîtra le rediront encor !