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CE QUI SE DIT DANS LES BRANCHES.

Enfin le jour s’est fait, le radieux soleil
A donné dans les nids le signal du réveil ;
Et voilà qu’aussitôt, des bois et des broussailles,
Du rebord de nos toits, du creux de nos murailles,
De la terre et de l’air, des sillons, des halliers,
Les voix, les cris, les chants sont sortis par milliers :
Bruyante effusion, sans relâche agrandie,
Dont mon oreille était d’abord comme assourdie ;
Mais, en écoutant mieux ce tumulte d’accents,
On finit par trouver à chaque voix un sens.
Ces gazouillements sourds dans les branches fleuries
Ne sont pas de vains bruits, ce sont des causeries ;
Ces mutuels accords, paroles d’amitié ;
Ces cris, à moitié doux, sévères à moitié,
Querelles de l’amour, disputes de ménage ;
Ces murmures railleurs, propos de voisinage.

Vrais oiseaux du bon Dieu, l’œil tourné vers l’éther,
La plupart commençaient par dire leur Pater.
Cela fait, caquetant, voletant à la ronde,
Ils vaquaient sans scrupule aux choses de ce monde.
Les uns, faibles encore, aux grands faisaient leur cour.
Les égaux se jetaient un familier bonjour.
Sur la tuile du mur, une bergeronnette