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RÊVES ET NUAGES.


Vont-ils à l’occident comploter les orages
Des prochaines saisons ?
Ou bien, groupes épars, des profonds paysages
Broder les horizons ?

Leur long voile, hier soir, avait des franges vives ;
Le soleil descendait,
Et l’horizon sans borne ouvrait des perspectives
Où l’âme se perdait !

À les voir ce matin dans la céleste plaine
Disperser leur toison,
On dirait un troupeau qui passe et dont la laine
S’accroche à tout buisson.

Que seront-ils demain ? Verrai-je sur ma tête
Leur groupe s’assembler.
Sombres comme les chars qui portent la tempête,
Et qu’on entend rouler ?

Ils reviendront peut-être incliner l’urne immense
D’où sort la pluie à flots :
Espoir des laboureurs en ces mois de semence,
Effroi des matelots !