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Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/24

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CE QUE DIT L’HIRONDELLE

« Brave homme, lui dis-je, courage !
Les blés répondront à tes vœux. »

Aux gens dont le toit m’est propice
Je rends plus d’un utile office :
Abusés par un temps serein,
S’ils ont laissé leurs foins à terre,
Je dis à propos : « Qu’on les serre ! »
Et, sans merci, je fais la guerre
Aux vers qui rongent le bon grain.

Que le faucon, l’œil sur sa proie.
Que l’épervier là-haut tournoie,
Prompte à les voir, je pousse un cri.
À mon signal, on se rassemble ;
La poule et son poussin qui tremble,
Et les pigeons, qui vont ensemble,
S’empressent tous vers leur abri.

Je saisis au vol ma pâture,
Je bois au vol dans une eau pure,
J’y prends un bain, toujours au vol !
Je suis l’essor, l’aile rapide,
Je ne me plais que dans le vide,