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XVII

LE GÎTE

L’endroit est solitaire et morne, et si désert
Que tout écho du monde en arrivant s’y perd.
Entre deux mamelons c’est une friche en pente,
Où sur un lit pierreux coule une eau qui serpente.
Quelques arbres à peine, un chêne, deux ormeaux,
Y versent en été l’ombre de leurs rameaux,
Et, quand le vent du nord en froisse le feuillage,
Sa plainte est le seul bruit de ce vallon sauvage.
Trois ou quatre figuiers, dont sèchent les fruits mûrs,
Y végètent aussi, venus sur d’anciens murs,
Où, je ne sais comment, leur racine s’abreuve.
Enfin, muette et sombre, et telle qu’une veuve,