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LA VIE RURALE.

Qui dans mon pauvre esprit s’embrouille de nouveau.
Le fil avec effort maintenant se dévide.
Hélas ! comme le front, la mémoire se ride. »

Inclinée à ma porte, ainsi parlait, un soir,
La pâle mendiante en cape de drap noir,
La femme aux cheveux gris froissés du vent d’automne.
Et moi, comme bercé par ce chant monotone,
Pensif, je croyais voir passer devant mes yeux
Un de ces bas-reliefs naïvement pieux
Que jadis l’art chrétien déroulait en spirales
Sur le porche cintré des vieilles cathédrales,
Et devant qui s’arrête encor le pèlerin
Quand il passe, le soir, dans les villes du Rhin.