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LA VIE RURALE.

Passe, de temps en temps, un jeune chevrier ;
Soit l’antique fontaine, au marbre usé par l’âge,
Qu’assiégent à midi les cruches du village ;
Soit les bords du ruisseau dont les grands bœufs, le soir,
Traversent deux à deux le tranquille miroir ;
Soit enfin — car du beau tout porte quelque trace,
Et le plus humble genre a son charme et sa grâce —
Soit, sous un vent léger qui la ride en ses jeux,
Notre petite mare au flot marécageux,
Où, parmi les reflets des mûriers et des vignes,
Naviguent deux canards — que j’appelle mes cygnes !