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JOURNAL DE CAMPAGNE.


Parmi la verveine et le thym,
Parure de mon frais pupitre,
Nous le fondâmes un matin,
Dès que j’en eus trouvé le titre.

Journal des prés, journal des bois,
Courrier de la saison nouvelle,
Pour récrire, un oiseau parfois
Donne une plume de son aile.

Quoique riche en morceaux fleuris,
C’est un journal modeste et sage ;
Il n’a pas de premier-Paris,
Mais il a son premier-village.

On y travaille à prix divers :
Nous payons faiblement la prose,
Et ne donnons rien pour les vers.
Chez vous, comment fait-on la chose ?

Il a pourtant vingt rédacteurs,
L’arbre, l’oiseau, le vent lui-même.
Aura-t-il autant de lecteurs ?
Ah ! voilà l’éternel problème.