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LA VIE RURALE.

 

Garde-nous des oiseaux, garde-nous des larrons ;
Surveille l’inconnu qui rôde aux environs.
S’il passe un maraudeur, la main faite aux rapines,
Arme-toi contre lui de toutes tes épines ;
Fléau de nos sillons, s’il passe un braconnier,
Au piége de tes nœuds qu’il reste prisonnier ;
Mais si, par aventure, au feu d’un ciel qui darde,
Quelque enfant altéré s’arrête et te regarde,
Afin de l’inviter fais chanter tes oiseaux,
Et, pour mieux l’introduire, écarte tes réseaux.
Ou bien, vers la Toussaint, rêvant à son épreuve,
S’il passe, en cheveux gris, quelque indigente veuve
Qui glane en son chemin, pour les longs soirs d’hiver,
Un peu de bois tombé sur le coteau désert,
Ouvrez-vous devant elle, églantiers de l’enceinte !
Entre les ceps noueux qu’elle glane sans crainte,
Et qu’avec sa ramée elle récolte encor
Une dernière grappe au fruit nuancé d’or !