Aller au contenu

Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXIII

LES CHÈVRES


La verte Normandie a sur ses promontoires
De grands bœufs accroupis sur leurs épais genoux,
Des bœufs au manteau blanc semé de taches noires,
Des bœufs aux flancs dorés, marqués de signes roux.

Aux heures de la trêve et du sommeil des vagues,
Paisiblement couchés dans le souple gazon,
Ils rêvent en silence, et laissent leurs yeux vagues
D’un regard nonchalant se perdre à l’horizon.

À quoi songent ainsi, dans leur calme attitude,
Ces anciens du troupeau, semblables à des dieux ?
Est-ce au maître inconnu de cette solitude ?
Est-ce à l’immensité de la mer et des cieux ?