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V

LE BAPTÊME DU GÉANT

 
Comme ils étaient campés dans la plaine tranquille,
Un matin, le géant descendit de la ville.
Le soleil découpait sur le profond azur
Les tours de Pampelune avec son triple mur ;
Et celui qui venait par la colline sombre
Jusqu’au bout de la côte allongeait sa grande ombre.
C’était ce Ferragus dont on a raconté
Des prodiges de force et de férocité.
Il s’avança vers eux, et l’armée en bataille
S’émerveilla de voir un homme de sa taille.
Depuis l’âge du monde où les hommes naissaient
Si grands que les sapins à leur ombre croissaient,
Jamais un pèlerin d’une telle stature
N’avait, en se montrant, étonné la nature.