Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/194

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J’ai mal étudié, quand j’étais tout petit,
Et ce grand corps que j’ai, vois-tu, m’appesantit.
Enfin, dans la campagne, ayant repris courage,
Nous allons, s’il te plaît, nous remettre à l’ouvrage.
Si le Dieu que tu sers est meilleur que le mien,
En venant à ton aide il le prouvera bien ;
Mais, dans notre duel, si c’est moi qui l’emporte,
La loi de Mahomet me paraîtra plus forte.
De la foi qu’on n’a point l’évidence tient lieu,
Et le Dieu du vainqueur restera le vrai Dieu.


Consens-tu ? — J’y consens, lui dit le fils d’Anglure.
Et la lutte reprit, plus farouche et plus dure
Que jamais. On eût dit un assaut de démons.
Leur souffle entrecoupé frappait l’écho des monts.
Dans l’entre-choquement de leurs armes superbes,
L’étincelle en tombant incendiait les herbes.
Les oiseaux dans le ciel fuyaient épouvantés.
Comme sur un gazon deux taureaux irrités
S’attaquent de la corne et frappent sans relâche.
Ils allaient, ils venaient, acharnés à leur tâche.
Tout à coup Ferragus se vit en grand péril :
Le malheureux était atteint dans le nombril !