Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/232

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De sorte que la mer et le rivage sombre
En étaient à merveille illuminés dans l’ombre.
La flotte avait pour chef le magnifique Hassan :
C’était l’ambassadeur de l’empereur persan
Qui venait de si loin rendre hommage à Marsille,
Et le complimenter de marier sa fille
A Kali, fils aîné du roi maure Candos.
On sait que l’Orient fait de riches cadeaux :
La flotte apportait donc à la jeune épousée
Les plus riches présents de l’Asie épuisée,
Colliers de diamants, bracelets de lapis,
Gazes aux clairs tissus, sans compter les tapis,
Les étoffes de soie et de laines épaisses,
Sans compter les oiseaux de toutes les espèces ;
Tout cela pour la fille, en présent nuptial.
Quant au père, homme atteint d’un sombre ennui royal,
On amenait pour lui des chevaux et des femmes :
Car tels sont les présents de ces peuples infâmes.
Les vaisseaux arrivaient toutes voiles au vent.
Que fit le paladin ? « En avant ! en avant ! »
S’écria-t-il encore en brandissant le glaive.
Des barques de pêcheurs étaient là sur la grève ;
Il dénoua leur chaîne, et, franchissant les eaux,
Au moyen des esquifs captura les vaisseaux.