Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ny les dents du serpent python
Faites en geants ce dit-on,
Ny ceste enchanteresse Circe
Qui tous les compagnons d’Ulisse
Changeoit en infames pourceaux,
Ce sont glissades de cerveaux,
De toute verité forcloses,
Aupres de ces metamorphoses.

Car ce vieux remede d’amour,
Ceste courratiere de cour,
Ce vieux et decharné squelette,
Qui l’a tant fait à la ranglette,
Ce batteau enfondré dans l’eau,
Ceste lanterne de bordeau,
Ceste haridelle equenée,
Ceste levrette mastinée,
Ceste carcasse à dos de lut,
Ceste laye tousjours en rût,
Ce vieux plancher pour les araignes,
Semblable a ces juments brehaignes
Qui ne servent en leurs vieux ans
Qu’a porter le fumier aux champs.

Bref ceste effroyable Meduse
Pour mieux attraper par sa ruse
Les novices au jeu d’aymer,
Ne fit seulement transformer
En cent façons les jeunes filles,
Mais pour tromper les plus habilles
Et pocher les yeux d’un amant
Soy-mesme s’alloit transformant.
Quelques fois elle faisoit mine
De s’entendre à la medecine,