Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/76

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Grand dieu n’est-ce toy qui donnes
Des successeurs aux couronnes,
Des rois aux peuples domptez,
Aux republiques des princes,
Des gouverneurs aux provinces,
Des magistrats aux citez ?

Par tes loix chastes et belles
Nos races sont immortelles,
Et nos gestes triomphans
Ne boivent point le cocyte
Car ta grace ressuscite
Les peres en leurs enfans.

Par toy de la Macedonne
Alexandre eust la couronne,
Car c’est un grossier abus
De croire un prince si brave
Estre bastard de l’esclave
Ou sorcier Neptanabus.

L’orgueilleux fils de Clymene
Qui fut jadis pour sa peine
Foudroyé de mille dards,
Fait encor dire à l’Affrique
Maudite est la republique
Où dominent les bastards.

Ces levrettes mastinées
Sont aussi tost équenées,
Bastards boivent les affrons,
L’acier de leurs traicts rebouche
Jamais l’adultere couche
N’engendra que des poltrons.