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Page:Avenel - Chansons, 1869.djvu/18

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Pour ses appas chacun se damne
Moi, je n’suis pas si paysan.
Je l’aurai ben coûte que coûte,
J’suis enjoleux, faut qu’all’m’écoute :
Vive le vin !
Vive le vin, vive l’amour ;
Voilà le jour.

Dans l’temps son père était bon drille,
Sa mère aimait les amoureux :
Jeann’ tient beaucoup de sa famille,
Ça se lit ben dans ses grands yeux.
Elle a surtout un bon gros rire,
Il en dit plus qu’il n’en veut dire :
Vive le vin !
Vive le vin, vive l’amour ;
Voilà le jour.

Le mois dernier, je vis la belle :
Dans mon jardin je l’emmenai.
Que m’voulez-vous, Jacques ? dit-elle.
Venez, venez, je vous l’dirai :
J’allons cueillir de la salade,
Des artichauts à la poivrade :
Vive le vin !
Vive le vin, vive l’amour ;
Voilà le jour.

— Les artichauts, ça m’est contraire,
J’aimerais mieux un bon garçon.