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FANFAN LA TULIPE

(1819)


Comme l’mari d’notre mère
Doit toujours s’app’ler papa.
Je vous dirai que mon père,
Un certain jour me happa.
Puis me m’nant jusqu’au bas de la rampe,
M’ dit ces mots, qui m’mir’nt tout sens d’susd’sous
« J’ te dirai ma foi,
» N’y a plus pour toi
» Rien chez nous,
» V’là cinq sous,
» Et décampe !
» En avant
» Fanfan
» La Tulipe,
» Oui, mill’ noms d’une pipe,
» En avant ! »
Puisqu’il est d’ fait qu’un jeune homme,
Quand il a cinq sous vaillant,
Peut aller d’ Paris à Rome,
Je partis en sautillant.
L’ pr’emier jour je trottai comme un ange,
Mais l’ lendemain
J’mourais quasi de faim.
Un r’cruteur passa.
Qui m’proposa...
Pas d’orgueil,
J’men bats l’œil,
Faut que j’ mange.
En avant, etc., etc.
Quand j’entendis la mitraille,
Comm’ je r’grettais mes foyers !