Si l’heure du travail est lente,
Les temps de repos sont bien courts.
Elle sylphe me disait : « Chante,
» Bon courage ! et chante toujours. »
D’une réunion bachique.
Je devins l’ardent sectateur.
Et d’un bien-être fantastique
Je goûtai le charme trompeur.
lA, dans une ivresse bruyante,
J’oubHai bien des mauvais jours.
Et le sylphe me disait : « Chante,
» Bon courage ! et chante toujours. »
Pourtant, sans haine et sans révolte,
Je quitterai ces lieux charmants.
Où j’ai fait une ample récolle
De soucis et de cheveux blancs.
Demain, j’irai planter ma tente
Dans le moins connu des séjours.
Et le sylphe me dira : « Chante,
» Bon courage ! et chaule toujours. »
En effet, le sylphe, en lui disant : « Chante, »
lui marquait sa véritable voie, car ce fut un bon
chansonnier.
En 1854, nous le trouvons à la tête d’un petit
fonds de restaurateur, rue des Fontaines-du-Temple ;
mais, comme il était né pour chanter et
non pour restaurei- les estomacs creux, ses affaires
ne prospérèrent pas,
a Dix ans plus tard, comme le raconte dans une
petite notice Jules Jeannin, un de ses amis, comme
lui chansonnier, il se fit marchand de livres au
coin du Faubourg-Poissonnière et du boulevard de
la Chapelle, dans l’une de ces infimes baraques