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248 CHANSONS ET CHANSONNIERS

du génie de l’armée de Paris vint lui dire que sa maison se trouvant dans la zone militaire devait disparaître. Elle nuisait à la défense de la capitale. Cela frappa Alexandre Flan comme un coup de foudre... il fut atterré... Déménager... fuir... abandonner ce charmant réduit qu’il aimait tant ?... Il ne dormit pas delà nuit... ne croyant pas cependant que ce qu’on lui avait dit fût possible !... Le lendemain, dans l’après-midi, le chef du génie revint, avec ses hommes, et dit à Alexandre Flan : « Monsieur, je vous avais prié de déménager : vous n’en avez rien fait, tant pis pour vous. Je vais raser votre maison. »

Alors le pauvre garçon fit à la hâte des paquets de ses habits, de son linge, et enveloppa divers objets dans ses draps de lit fit porter le tout sur le bord de la route en attendant qu’il eût une voiture pour le transport à Paris. Aussitôt les hommes du génie militaire se mirent à l’œuvre. La maison fut minée et avec quelques kilos de poudre on la fit sauter. A ce spectacle, le malheureux Flan porta la main à sa poitrine, comme s’il eût reçu le coup de la mort ; il était pâle, la ligure contractée et il pleurait.

Il rentra à Paris vers la Un du jour et alla s’installer dans une chambre d’hôtel garni, rue de Hanovre.

Quand il fut seul, on peut se faire une idée du profond désespoir qui l’assaillit. Le malheur qui lui arrivait lui parut irréparable. Il ne se coucha pas.

Le lendemain matin, le maître d’hôtel ne le