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Depuis qu’il a la tiare,
On a tant versé de sang,
Qu’il en traverse une mare
Pour monter au Vatican[1]

On promet le libre-échange
Et d’abolir les octrois,
C’est pour nous donner le change
Qu’on nous promet tant, je crois ;
Car, où règne la misère,
Les soldats et les cagots,
Il ne faut pas qu’on espère
Un dégrèvement d’impôts.

Quand le peuple saura lire[2],
Certe, on ne trouvera pas,
Comme aujourd’hui, pour l’empire,
Des mouchards et des soldats ;
Endormi par l’ignorance,
Il n’a pas de volonté ;
Lui, qui serait maître en France,
S’il voulait la liberté.

  1. On sait, depuis l’avènement du second Empire, ce que le pouvoir temporel de ce successeur de saint Pierre a coûté d’argent et d’hommes à la France et à l’Italie.
  2. D’après une statistique récente, la France n’occupe que le sixième rang en Europe sous le rapport de l’instruction (1867)