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LA VACHE À GAMBON

Air : de Calpigi.


Jadis, sous un roi despotique
Pour désigner un hérétique,
On s’écriait : c’est un Judas !
Il est de la vache à Colas, (bis)
Aujourd’hui, mes amis, pour dire
Qu’un français n’aime pas l’empire,
Nous avons un nouveau dicton :
Il est de la vache à Gambon. (bis)

Gambon trouvant que l’on abuse
Des droits du fisc, il se refuse
À payer tous les lourds impôts
Dont on nous frappe à tout propos, (bis)
Mais le peuple prenant à tâche
De lui rendre, à ses frais, la vache[1]
Qu’on vendit devant sa maison :
Il est de la vache à Gambon. (bis)
Toutes les fois qu’un homme honnête
À l’arbitraire tiendra tête,
Un pouvoir fort et maladroit,
En vain contestera ce droit, (bis)

  1. Le journal La Marseillaise ouvrit dans ses colonnes d’une souscription pour le rachat de la vache du citoyen Gambon (Janvier 1870.) Elle recueillit de nombreuses offrandes.

    Ch. Ferdinand Gambon fut élu en 1848 représentant de la Nièvre. Il votait avec la Montagne. — Il fut condamné à la déportation par la haute cour de Versailles et fut détenu à la prison d’État de Belle-Isle. — Redevenu libre, il refusa l’impôt au gouvernement de Napoléon III.