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Page:Avenel - Histoire de la presse française, 1900.djvu/40

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A la suite de la presse politique, que représente la Gazette, vient la presse littéraire et scientifique. Le premier numéro du Journal des savants parut le5 janvier 1663 : cette création fut l’œuvre d’un conseiller au Parlement de Paris, Denis de Salles.

Le journal rendait compte des ouvrages publiés. Il indiquait le nom du libraire où se vendait un livre, son prix, son format. Il en donnait l’analyse et la critique.

La petite presse suivit de très près, avec le Mercure galant, le prototype des petits journaux. Le Mercure, comme le dit Eugène Hatin[1]. « était originairement rédigé sous la forme d’une lettre dans laquelle venaient s’enchàsser les nouvelles politiques et littéraires, les petits faits, les historiettes, les poésies, toutes les matières, en un mot, qui sont le butin des chroniques, courriers, feuilletons de théâtre et revues d’aujourd’hui ».

Le Mercure galant fut fondé en 1672 par Donneau de Visé. Ce terme de Mercure était depuis longtemps synonyme de recueil de nouvelles. Visé le rajeunit en y ajoutant l’épiphète de galant. A l’exemple de cet ancêtre un peu oublié, bien des journaux de nos jours mêlent agréablement les nouvelles de la politique et de la littérature. « Je vous écrirai, disait Visé, tous les huit jours une fois et vous ferai un long et curieux détail de tout ce que j’aurai appris pendant la semaine ; je vous demanderai des choses que les gazettes ne vous apprendraient point, ou du moins qu’elles ne vous feraient pas savoir avec tant de particularités ; les moindres choses qui s’échappent ici n’échapperont point à ma plume. Vous saurez les mariages et les morts de conséquence, avec des circonstances qui pourront quelquefois vous donner des plaisirs que ces suites de nouvelles n’ont pas d’elles-mêmes. Je vous enverrai toutes les pièces galantes qui auront de la réputation comme sonnets, madrigaux et autres ouvrages semblables. Je vous demanderai le jugement qu’on fera de toutes les comédies nouvelles et de tous les livres de galanterie qui s’imprimeront. J’espère vous écrire souvent quelques aventures nouvelles en forme d’histoire. Vous croyez bien que les coquettes de Paris me fourniront assez, de quoi écrire sur ce sujet. »

  1. Bibliographie de la presse périodique, p. LXVII.