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CHAPITRE II

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE ET LES CAHIERS DES ÉTATS GÉNÉRAUX


LES PREMIERS JOURNAUX POLITIQUES QUOTIDIENS GÉNÉRAUX


Arrêt du roi Louis XVI invitant la nation à éclairer le Gouvernement. — Abondance de pamphlets. — Opuscule de Mirabeau sur la liberté de la Presse. — Impuissance du Parlement. — Le Docteur Guillotin. — Débordement de brochures et grande liberté en fait. — Tendances à débourbonailler la France ; écrits du comte d’Entraigues, de Camille Desmoulins, de Cerutti. etc. — Qu’est-ce que le Tiers Etat ? par Sieyès. — Cahiers des Etats Généraux en 1789. — Hostilité générale du Clergé à la liberté de la presse : la Noblesse et le Tiers Etat lui sont favorables. — Commencement de législation tendant à réprimer les délits de presse. — Le journal devient une tribune. — Eloquent prospectus du Patriote français, par J.-P. Brissot de Warville. — Mirabeau fonde successivement trois journaux : les Etats Généraux, les Lettres du Comte de Mirabeau à ses commettants, le Courrier de Provence. — Naissance de nombreuses feuilles affranchies sous la tutelle administrative. — Comptes rendus des Séances de l’Assemblée Nationale : assiduité exemplaire de Hugues Bernard Maret à ces séances. — Création du Moniteur Universel. — Origine du Journal des Débats. — Opinion d’Arthur Young sur l’ignorance en politique du peuple. — Enthousiasme de toutes les classes pour les travaux des Etats Généraux. — Elysée Loustallot, type accompli du journaliste. — Ardeur républicaine de Camille Desmoulins : la France libre, le Discours de la Lanterne aux Parisiens. — Rivarol défenseur du parti royaliste : le Petit dictionnaire des grands hommes de la Révolution, les Actes des Apôtres. — Influence de la Presse, dès les début de la Révolution, sur la marche des événements.


Instrument inconscient du mouvement qui devait emporter sa tête avec sa couronne, le roi Louis XVI, à la veille de la convocation des Etats Généraux, fit publier le fameux arrêt du Conseil du 5 juillet 1788, par lequel il invitait tous les savans et personnes instruites à adresser au Garde des Sceaux tous les renseignements et mémoires propres à éclairer le gouvernement.

Une telle invitation équivalant, au moins en fait, à une suppression provisoire, à une sorte de suspension de la censure préalable, fut comme le signal d’une campagne des plus brillantes et d’une influence capitale sur les destinées du pays.