— Sire, dit Huon, ce sont là de beaux dons.
— Ah ! Huon, dit Auberon, comme tu as bien fait de me répondre ! C’est la parole la plus heureuse que tu auras dite de ta vie. Écoute maintenant : où veux-tu manger ? dans un pré, dans un bois ou dans une salle ?
— Sire, dit Huon, je n’en ai cure, pourvu que je dîne.
Auberon l’entend, il se met à rire.
— Couchez-vous tous ici sur l’herbe, et sachez que tout ce que vous verrez est de par Dieu.
Ils se couchent ; Auberon fait son souhait, et presque aussitôt il leur dit :
— Relevez-vous.
Ils se relèvent et voient devant eux un grand et magnifique palais : les étages s’élevaient sur les étages, de hautes tours le surmontaient, un large perron de marbre conduisait à une vaste salle. Il semblait avoir toujours été là. Les chevaliers, pleins de surprise, montent les degrés sans mot