Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/132

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— Sire, dit Huon, que gagnerez-vous à nous faire tuer ? Nous ne vous avons fait aucun tort : que nous réclamez-vous ?

— Il suffit que vous soyez chrétiens pour mériter la mort. Mais d’abord dis-moi, que signifie cette assemblée que tu as faite ? Pourquoi as-tu invité tous ces truands à ton souper ?

— Sire, dit Huon, j’ai à remplir une mission périlleuse ; au delà de la mer Rouge, et j’ai voulu offrir à souper à ces pauvres gens en l’honneur de Dieu, pour qu’il me ramène sain et sauf.

— Eh bien ! dit Eudes, tu as fait un bien mauvais marché, car tu ne souperas pas une autre fois dans ta vie.

— En attendant, dit Huon, soyez raisonnable : vous n’avez pas soupé ; désarmez-vous ainsi que vos hommes et lavez vos mains : je vous donnerai à manger du pain, de la viande et du poisson frais et salé, et je vous servirai du meilleur vin que