Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/135

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dise. C’est l’empereur Charlemagne qui m’y envoie, parce que j’ai tué son fils Charlot. Il m’a enlevé mon héritage, et ne me le rendra que si je lui rapporte la réponse de l’amiral.

— Beau neveu, dit Eudes, moi aussi, jadis, j’ai été banni de France. Mon aventure m’a amené ici ; j’ai renié la chrétienté, je me suis marié, et par ma femme j’ai de grandes terres et des châteaux et la ville où nous sommes. Viens à mon hôtel, et dors cette nuit sous mon toit. Demain au matin je te ferai escorter par mes chevaliers, qui ne te seront pas inutiles, car il y a de mauvais pas à passer sur ta route.

— Sire, dit Huon, volontiers, et que Dieu vous en sache gré !

— Vous vous en repentirez, lui dit Géreaume.

— À coup sûr, dit le prévôt Hondré.

Mais, Huon ne les écoute pas. Il fait porter tous ses bagages au palais. Il n’oublie pas le bon hanap, mais le cor est resté