Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/155

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mon père et tous les siens et il m’emmena avec lui. Voilà sept ans que je vis ici, et que je n’ai pas entendu une messe. Mais vous, pour Dieu, que cherchez-vous ici ?

— Belle, je m’en vais de l’autre côté de la mer Rouge ; je porte un message de Charlemagne à l’amiral Gaudise. J’ai laissé mes hommes là-bas dans une prairie et je suis venu pour voir ce château dont on m’avait parlé et faire la connaissance de ce géant.

— Cousin, dit-elle, c’est une folie. Quand vous seriez mille tels que vous êtes, pourvu qu’il eût son armure, il ne vous craindrait pas plus qu’une mouche. Allez-vous-en, je vous en prie : je vais vous ouvrir la porte.

— Belle, dit Huon, par l’âme de mon père, le bon duc Seguin de Bordeaux, je ne quitterai pas ce château sans en avoir vu le maître.

— Eh bien ! dit-elle, si vous le voulez à toute force, peut-être avez-vous

Légende de la Pl. ci-contre :
Huon, l’épée à la main, se précipita.