Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/179

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heaume sur la tête, l’épée nue à la main. L’amiral Gaudise était à sa table, à côté de lui un riche prince que tous regardaient parce qu’il devait épouser Esclarmonde. Au milieu de la salle, sur un tapis magnifique, on avait apporté Mahomet : devant lui de grands cierges brûlaient dans des chandeliers d’or. Aucun Sarrasin ne passait sans lui faire une inclination. Huon passa sans daigner tourner la tête. Tous les Sarrasins le regardaient avec étonnement.

— C’est sans doute, disaient-ils, un messager d’outre-mer qui vient parler à l’amiral.

Huon avançait toujours. Il vit le prince assis à côté de Gaudise.

— Oh ! Dieu ! dit-il, voici celui que je dois tuer, si je ne veux me parjurer envers Charlemagne. Rien ne m’empêchera de faire ce que j’ai promis : que Dieu fasse de moi son plaisir !

Il s’approcha de la table et leva sa lourde épée : il en frappa si bien le païen