Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/198

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exilé et l’avait envoyé porter un nous message à Gaudise. Il est mort sans doute, et le même sort nous attend. Un compagnon que nous avions nous a trahis et nous a fait jeter dans cette prison.

— Amis, dit Huon, venez me baiser et m’embrasser : je suis Huon que vous aimez tant. Je vous reconnais bien à vos discours ; je ne puis vous voir, car il fait nuit ici, mais ce soir la lumière ne nous manquera pas.

Quand les Français l’entendent, ils mènent grande joie ; ils cherchent Huon à tâtons et tous l’embrassent en pleurant.

— Comment ! sire, vous êtes en vie et en santé ?

— Oui, Dieu m’a fait miséricorde. La fille de l’amiral s’est prise d’amour pour moi et elle me donne tout ce dont je puis avoir envie. Vous la verrez ; elle viendra nous visiter.

— Sire, font-ils, prenez garde ; ne vous laissez pas induire en péché !