Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

met, nous nous en irions tous en France. Le Français que vous allez trouver m’a promis de m’emmener.

Géreaume en l’entendant sentit une grande joie dans son cœur, mais, par prudence, il ne voulut pas la laisser voir. Il lui répondit cruellement.

— Comment ? dit-il, vous croyez en leur Dieu ? Par Mahomet ! je le dirai à votre père, qui vous fera brûler, et tous les Français seront pendus.

Esclarmonde fut consternée de cette réponse.

— Au moins, dit-elle, faites-moi une dernière grâce ; laissez-moi aller avec vous, que je prenne congé de mon ami.

— Je ne veux pas vous le refuser.

Ils entrèrent tous les deux dans la prison. Quand Huon vit Géreaume à la clarté des cierges, il courut à lui et tous s’embrassèrent de grand cœur. En voyant la joie qu’ils prenaient, Esclarmonde comprit tout.

— Huon, dit-elle, ce sont vos