Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/248

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années il gardait dans un coffre. Huon la prit et la tira du fourreau. Il vit des lettres sur la lame ; il les lut : elles disaient que cette épée était la sœur de Durandal. Galand, qui les avait forgées de fin acier, avait mis deux ans à les finir et les avait trempées dix fois. Huon, tout joyeux, la remit au fourreau. Sur le conseil d’un Sarrasin, qui se méfiait de lui, on lui amena un cheval qui avait dépassé de sept ans l’âge ordinaire. Il avait le cou long, les côtes maigres, il clochait d’un pied et avait un œil crevé ; depuis des années il n’avait pas mangé d’avoine. Huon y monta et lui enfonça ses éperons dans les flancs ; mais du diable s’il lui fit hâter le pas !

— Par Dieu ! dit l’enfant, je suis mal monté !

Bientôt Ivorin et les siens arrivèrent aux portes d’Aufalerne. Ivorin se mit à crier :