Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/255

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— Voilà. J’ai une grande guerre contre un amiral voisin qui me ravage mon pays, et vous pourriez m’aider.

— Si le droit est pour vous, répond Géreaume, nous vous aiderons loyalement, autrement non.

— Le droit que j’ai, par Mahomet ! je m’en vais vous le dire. Il y a quelque temps un navire fut, comme le vôtre, jeté ici par la tempête. Il y avait dedans vingt galiots qui emmenaient Esclarmonde, la fille de l’amiral Gaudise. Je ne sais où ils l’avaient trouvée ; mais ils voulaient la conduire à son oncle Ivorin ; je la leur enlevai et je compte l’épouser, et c’est pour cela qu’Ivorin me fait la guerre. Hier encore, il est venu jusqu’aux portes de ma ville ; il a avec lui un chevalier, je ne sais d’où il vient, qui met à mort tous mes hommes. Il a tué mon neveu Sorbrin (que Mahomet ait pitié de son âme !) et s’est emparé de son bon cheval, un cheval comme il n’y en a pas dans