Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/296

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largesses à la cour ; veuillez me les remettre.

— Gérard, dit l’abbé, vous parlez en vain. Par mon froc ! vous n’en aurez pas un denier ; car votre frère m’a ordonné de n’en rien remettre qu’à lui-même.

— Vilain, dit Gérard, vous mentez ! Vous croyez déjà avoir emboursé tout cet or et tout cet argent. Mais je l’aurai malgré vous et vous allez me payer cette insolence.

Il prit l’abbé aux cheveux et le jeta par terre. Gibouard vint à son aide, et tous deux lui portèrent tant de rudes coups qu’ils le laissèrent mort. Tous les moines s’enfuyaient devant eux, et ils les poursuivaient l’épée à la main.

— Pitié, Gérard ! dit le prieur. Nous ne savons où l’abbé a caché le trésor de votre frère ; mais le nôtre est à votre discretion.

— Voilà parler, dit Gérard ; faites tôt, et menez-nous-y.

Les moines les menèrent en tremblant