Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/300

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— Géreaume ! s’écria le duc Naimes ; et d’où revient le prud’homme ? Je l’ai vu il y a bien longtemps au tournoi de Châlons, où il tua un comte, ce qui l’obligea à quitter le pays. Nous avons été compagnons d’armes.

— Sire, dit Gérard, laissez-moi finir. Je fus bien surpris en voyant arriver Huon dans cet équipage ; je le reçus bien toutefois et lui donnai à manger, puis je l’interrogeai sur le Saint Sépulcre. Il ne sut rien m’en dire. Je lui demandai s’il avait fait votre message à l’amiral Gaudise : de rien il ne put me rendre raison. Quand je vis cela, je fus bien troublé ; je ne savais que faire, car vous lui aviez défendu de remettre les pieds à Bordeaux. Sire, je suis votre homme : je n’ai pas voulu être coupable de trahison envers vous ; j’ai mis mon frère dans ma prison avec son compagnon et sa femme. Voilà ce que je voulais vous dire : décidez ce que vous avez à faire.