Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/34

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serre dans ses bras. Quand ils la quittent, elle se met à pleurer. Hélas ! elle ne sait pas le danger qui menace les deux damoiseaux : elle ne devait plus revoir son fils aîné.


Les orphelins se mettent en route : Dieu les conduise ! Ils emmènent avec eux une belle escorte. En chemin, Huon dit à son frère :

— Gérard, nous devons être joyeux : nous allons à la cour, à Paris, servir meilleur roi qui jamais ait régné sur France. C’est un grand honneur pour nous. Chante, beau frère, pour réjouir nos cœurs.

— Non, frère, répond Gérard : cette nuit, comme je dormais, j’ai songé un songe qui m’a laissé le cœur plein de souci. Il me semblait que trois léopards nous attaquaient m’arrachaient le cœur de la poitrine. Tu échappais, mais tu courais grand danger. Au nom de Dieu, retour-