Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/57

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L’abbé l’entend :

— Huon, s’écrie-t-il, qu’attends-tu ? Offre ton gage : le droit est à toi, et si Dieu et saint Pierre permettent que tu sois vaincu, qu’un autre soit abbé de Cluny : je jetterai ma crosse au vent.

— Sire, dit Huon, voici mon gage. Je ferai avouer à ce félon qu’il n’a dit que des mensonges, que votre fils nous a attaqués le premier et que je ne savais pas qui il était.

— Bien, dit Charles ; mais il me faut des otages.

— Je ne puis vous donner que mon frère Gérard, dit Huon ; je n’ai ici ni parents, ni amis auxquels j’ose adresser une pareille demande.

— Et moi, dit l’abbé de Cluny, je m’offre comme otage avec mes quatre-vingts moines, et si tu es vaincu, si Dieu permet un tel tort, honni soit Charles s’il ne me fait pendre avant le soir et mes quatre-vingts moines avec moi !

— Et vous, Amauri, dit Charles, quels seront vos otages ?