Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/68

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et que leurs talons sont lancés vers le ciel.

Mais ils se relèvent bien vite tous deux. Huon s’avance vers Amauri, tenant le brand acéré dont il avait tué Charlot ; il le lève sur le heaume d’Amauri : le traître pare avec son écu ; Huon le coupe en deux moitiés, mais le coup affaibli ne peut briser le heaume d’acier. Amauri, à son tour, lève son épée sur Huon, qui lui oppose son écu : Amauri en fait voler au loin un quartier, il entame le heaume ; Huon n’est pas blessé, mais il est un moment étourdi. Il revient à lui et frappe à son tour : il atteint Amauri à l’épaule, il tranche le haubert, il coupe le gamboison, il entre dans la chair de plus d’une paume.

— Traître ! larron ! lui dit-il, tu es touché, je vois couler ton sang : tu ne m’échapperas pas. Mais Amauri, embrassant l’écu, assène sur le heaume de son ennemi un coup terrible : il l’aurait pourfendu si l’épée n’avait