Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/71

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— Huon, prends pitié de moi ; rends-moi vivant au roi Charles : mes parents, mes amis et tous les barons de France intercéderont pour moi ; l’empereur me pardonnera ; il me fera portier de son palais, car je ne puis plus songer à tenir un fief. Viens, prends mon épée : je te la rends.

Huon s’approche, il tend la main ; mais soudain le traître le frappe sur le bras : il rompt les mailles du haubert ; peu s’en fallut qu’il ne lui coupât le bras. Mais Dieu protégea le damoiseau. Huon, transporté de colère, se met à crier.

— Traître, tu seras mauvais jusqu’à la fin, mais par le Seigneur Dieu tes trahisons sont finies !

Il lève son épée, frappe Amauri entre le heaume et les épaules et fait voler la tête dans le pré.

Il s’élance, prend la tête, vient à son cheval et saute dans les arçons.

Il court jusqu’à Naimes :

— Sire duc, dit-il, allons trouver l’empereur.