Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/98

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— Ne vous vantez pas, ami, dit Géreaume.

— Vous avez raison, dit Huon : je ne mérite pas même d’être appelé duc ; j’ai perdu ma terre et mon rang. Mais dites-moi, sire Géreaume, puisque vous connaissez si bien toute la païennie, comment pourrai-je aller à Babylone ?

— Ne craignez rien : j’irai avec vous. J’y suis allé maintes fois ; je connais très bien l’amiral Gaudise, et je vous conduirai sûrement. Il faut d’abord aller à la mer Rouge. Il y a deux chemins qui y conduisent ; je les ai parcourus tous les deux. L’un des chemins est si redoutable, que celui qui s’y engage n’en revient guère ; mais si on pouvait le suivre, on arriverait en quinze jours. L’autre fait de longs détours, il faut un an pour en voir la fin ; mais on y voyage en toute sûreté ; on y trouve des bourgs et des villes et partout de bons gîtes.